La transformation de la Quattroporte ne touche pas seulement le style. La mécanique évolue aussi en profondeur. Le V8 demeure mais il perd en cylindrée (3.8 contre 4.7) et gagne deux turbos. La puissance fait un bond conséquent de 90 ch pour un total de 530 ch contre 440 ch auparavant. Progression spectaculaire également du couple qui passe de 490 Nm à 710 Nm disponible à 2 250 tr/min.


Essai vidéo - Maserati Quattroporte GTS : limousine sportive

Dès la mise en route, on retrouve avec plaisir le bruit caractéristique du V8 même si sa sonorité est moins magique qu’avant. Deux facteurs expliquent cela : l’adoption des turbos mais aussi le positionnement plus luxe et moins sport de cette Quattroporte qui entraîne indéniablement une meilleure insonorisation. Heureusement, il y a toujours ce « mode sport » qui nous avait laissé un souvenir indélébile sur les GranCabrio et GranTurismo. Une simple pression ouvre des clapets qui libèrent le V8, cependant moins démonstratif.


Malgré cela, ce V8 est des plus agréables à mener. Capable d’être particulièrement docile grâce notamment à sa boîte automatique à 8 rapports, il sait également se montrer nettement plus sauvage quand on enclenche le mode sport et qu’on joue avec les palettes. Les montées en régime peuvent donc être douces et fluides ou alors particulièrement sportives. Une dualité certaine confirmée par les performances dignes d’une vraie voiture de sport avec un 0 à 100 km/h abattu en seulement 4,7 s et une vitesse maximale de 307 km/h. Même si Maserati annonce une baisse de la consommation de 20 % par rapport à la précédente génération, il est bien évident qu’on est loin d’un véhicule écolo. Ainsi, sur notre essai, nous avons enregistré une moyenne supérieure à 20 l/100 km, mais est-ce vraiment important ?


Enfin, il faut noter que l’offre de motorisations sera étendue dans les mois à venir puisqu’un V6 biturbo de 410 ch devrait faire ses débuts. Un diesel est même évoqué.


Essai vidéo - Maserati Quattroporte GTS : limousine sportive

Compte tenu de la longueur, on est légitimement en droit de s’interroger sur le comportement de cette Quattroporte. Autant le dire tout de suite, il est étonnant et on le doit au travail qui a été effectué sur le poids de l’auto, moins important de 100 kg alors que les dimensions ont énormément augmenté. Cette démarche ne s’est pas faite au détriment du confort, bien au contraire puisque cette nouvelle génération est plus confortable que la précédente avec une excellente filtration des irrégularités et des bruits d’air. À vitesse stabilisée, c’est un vrai salon ! Pour ceux qui veulent revenir aux gènes sportifs de Maserati, il suffit de sélectionner le mode sport des suspensions et de la boîte de vitesses pour découvrir une autre facette. La voiture devient plus joueuse avec un passage plus rapide des rapports et un amortissement affermi tout en restant confortable. Logiquement plus à l’aise sur les grandes courbes que dans les enchaînements de virage serrés, cette Quattroporte brille également par sa stabilité grâce à une répartition des masses de 50/50. Résultat, les mouvements de caisse sont bien maîtrisés et procurent peu de roulis. Les passagers arrière auront toutefois l’impression d’être sur un tapis volant – une sensation due à certains mouvements du train arrière. La direction manque un peu de consistance mais la précision est bien au rendez-vous avec des trajectoires précises et directes.

Globalement, la Quattroporte cuvée 2013 propose donc un comportement en net progrès par rapport à la précédente génération en offrant plus de confort et des prestations dignes des plus grandes limousines, même si cela se fait au détriment de sa sportivité.