Citroën C6/Mercedes Classe S : confrontation improbable?

Citroën fait son retour sur le segment du haut de gamme avec la C6 qui sera commercialisée cet hiver. Le nouveau navire de proue des Chevrons a été salué par tous au salon de Genève. Mais peut-il légitimement inquiéter les références allemandes et notamment la nouvelle Classe S qui sera officiellement dévoilée à l'occasion du salon de Francfort ?

S'implanter dans le segment du haut de gamme n'est pas chose facile. Peugeot et Renault s'y sont essayés avec les 607 et Vel Satis, mais sans grand succès. Le pari de Citroën est donc osé mais les premiers avis semblent prometteurs. Ainsi, l'émission anglaise Top Gear diffusée sur la BBC a affirmé que la C6 avait toutes les qualités nécessaires pour établir de nouvelles références dans la catégorie et ainsi faire de l'ombre aux berlines allemandes qui trustent les premières places. La C6 serait-elle mieux que la BMW Série 5 ou que la nouvelle Mercedes Classe S qui sera commercialisée vers la fin de l'année ? Voici quelques éléments de réponse d’un comparatif osé si l’on en juge par l’écart de prix : 41900 - 54600 € pour la française contre 84629 - 107243 € pour l’allemande. Considérant cet écart de tarif, opposer la C6 à la Classe S, c’est déjà récompenser dans un sens le punch de Citroën ?

Esthétique

Même si le style est totalement subjectif, il faut bien reconnaître que Citroën a toujours été un constructeur avant-gardiste dans ce domaine. Souvenez-vous des DS et autres SM. Dérivée du concept-car Lignage qui avait été présenté au salon de Genève 1999, la C6 affiche un look audacieux tout en ne reniant pas ses illustres ancêtres. La C6 se distingue également par une surface latérale vitrée importante ; tout comme l’empattement qui se termine en pointe à la façon d’un coupé. Le dessin de la partie arrière inédit fait penser à la CX avec une lunette concave et un coffre. Il n’y aura donc pas de hayon.

Beaucoup moins de fantaisie chez Mercedes puisque la Classe S conserve une ligne relativement traditionnelle. Il s'agit donc plus d'une évolution que d'une révolution. Certains pourront reprocher à la marque à l'étoile son manque d'audace. Dommage car on pouvait espérer mieux après la CLS.

Confort et équipement

Voilà sans aucun doute possible le nerf de la guerre.

Comme on pouvait s'en douter Mercedes équipera sa dernière Classe S de nombreuses innovations, tout en diminuant la part d'électronique. On trouvera donc un radar de contrôle de distance capable d'arrêter complètement la voiture dans les embouteillages afin de maintenir un intervalle de sécurité adéquat avec le véhicule qui précède. Ainsi qu'un système de vision nocturne -avec camera infrarouge- qui avertit le conducteur en cas de danger. Ceux qui peinaient à stationner une voiture longue de plus de 5 mètres se consoleront avec la présence de caméras de recul.

La présentation sera totalement inédite avec une double casquette de planche de bord et un bouton sur la console centrale commandant toutes les fonctions multimédia comme c'est le cas chez Audi ou BMW. On aura également remarqué la disparition du levier de vitesses. Pour le confort, Mercedes a soigné ses futurs occupants avec des dimensions en augmentation. La Classe S mesure 5,08 m de long soit un gain de 33 mm. La largeur et la hauteur progressent aussi avec respectivement 1,87 m (+16 mm) et 1,47 m (+ 29 mm). L'habitabilité profite de cet accroissement et notamment l'espace aux genoux qui gagne 11 mm.

La C6 ne démérite pas avec un système d’affichage tête haute, l’alerte de franchissement involontaire de ligne, l’aide au stationnement avant et arrière, les phares directionnels et le frein de parking électrique. Les occupants bénéficieront aussi du vitrage feuilleté, de sièges arrière indépendants coulissants électriquement et d’une climatisation 4 zones. Le confort est préservé même si la longueur de la C6 (4,90 m) est nettement inférieure à celle de la berline allemande. Plus massive que la S, la C6 arbore toutefois un look très flatteur. On regrettera en revanche l'absence de volant à moyeu fixe pourtant présent sur la C4.

Mécanique

4 à 2, ce n'est pas le score d'un match de football mais plutôt celui du nombre de motorisations de chacun des modèles. L'Allemande avec 3 essence (de 272 à 517 ch) et un diesel (231 ch) prend facilement l'ascendant sur la Française qui ne propose que deux moteurs: un essence (215 ch) et un diesel (208 ch). Autre avantage: des puissances largement plus importantes sur la Mercedes. Ce facteur pourrait être d'ailleurs essentiel pour la clientèle de ce segment qui apprécie en général les grosses cylindrées.

Ce point est partiellement contrebalancé par des tarifs nettement moins exclusifs chez le constructeur français puisque la C6 est deux fois moins chère que l'Allemande. Ceci excuse peut être cela…

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