Les experts en marketing de Renault Sport ont eu 3 ans pour étudier leur clientèle et en tracer un portrait précis. Après compilation des données, ils ont isolé 2 types d’acheteurs assez différents qu’ils vont essayer de satisfaire avec 2 châssis, Sport ou Cup, aux réglages passablement différenciés.

Le châssis Sport associé à la finition Luxe ravira les amateurs de belles voitures performantes, bien équipées, flatteuses pour leur propriétaire tandis que le châssis Cup qui équipe la Trophy est destiné en priorité aux arsouilleurs du dimanche, aux traqueurs de secondes et autres fans de compétition. Vous allez me dire que c’était déjà le cas avant sauf qu’avec la Phase 2 l’écart entre les 2 modèles est désormais flagrant. Si le roulis est toujours combattu avec succès grâce à des barres au diamètre augmenté, le châssis Sport possède des amortisseurs 15% plus « souple » que sur l’ancienne Clio RS, pour plus de confort au quotidien. Ceux du châssis Cup sont quant à eux 15% plus raide que sur la Phase 1 tandis que les ressorts sont annoncés 30% plus ferme, ce qui nous donne des autos au comportement très distinct. L’une est capable de rouler à vitesse légale sans briser les lombaires de mamie sur la tôle ondulée des chemins vicinaux tandis que la seconde va contraindre votre petite amie au port du soutien gorge à armature croisée et mettra vos plombages en danger. Le châssis Cup est réellement destiné aux pistards qui, seuls, supporteront cette fermeté de suspension qui ne disparaît que lorsqu’on adopte un rythme de spéciale de rallye peu en rapport avec les codes de conduite de notre époque, ni avec ce que peut endurer mamie.

Avec son train avant en aluminium à pivot découplé, ses voies élargies (+48mm AV et +50mm AR), ses béquilles électronique totalement déconnectables, son l’empattement 1 cm plus long, ou encore la direction plus directe et l’assiette abaissée exclusives au châssis Cup, on pouvait penser les amateurs de voitures extrêmes largement et suffisamment comblés avec ces modèles Sport Luxe chic et Cup Trophy performante. Mais pourtant, Renault Sport pousse le curseur plus loin avec une version encore plus « pure », plus extrême, la Clio RS Cup.

C’est un modèle éphémère car limité non pas en quantité mais en temps : elle ne sera commercialisée qu’une seule année. Son intérêt ? Son extrémisme. Cette Clio Cup qui, comme son nom l’indique, est équipée du châssis Cup est facturée seulement 22.100 euros (24.100€ pour la Trophy elle aussi équipée du châssis Cup et 25.600€ pour la Sport Luxe). C’est une vraie pistarde homologuée route. Pour atteindre ce prix, on a dépouillé l’intérieur, piqué des panneaux de portes chez Dacia, supprimé le réglage en profondeur du volant, bazardé la climatisation et la radio (disponibles en option), troqué la banquette 1/3-2/3 avec ses appuie-têtes contre un élément fixe, et du coup, c’est le deuxième effet cool, la balance indique 36 kg de moins que les Trophy ou Sport Luxe (1204 contre 1240 kg).

Parée d’un blanc virginal, de son nouveau visage biton façon raton laveur, de jantes noires contrastant furieusement avec les étriers Brembo rouge saignant, notre modèle d’essai était sur le papier et à l’arrêt bien appétissant. Mais une question subsistait.