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Même quand Alfa est en joie, son patron reste ronchon

Dans Economie / Politique / Marché

Michel Holtz

La marque milanaise revient de loin, mais 2017 signe son renouveau avec une hausse des ventes de 62 %. Mais ce n'est pas suffisant pour son PDG, tiraillé par ses créanciers. D'autant qu'en parallèle, Maserati touche le fond et stoppe momentanément sa production. Chronique d'un succès un peu amer.

Même quand Alfa est en joie, son patron reste ronchon

Les cloches du Duomo peuvent résonner à nouveau et la cathédrale de Milan célébrer le retour de l’enfant de la ville dans le monde de l’automobile. Alfa fait sa remontada et affiche en 2017 un score de ventes en hausse de 62 %. 150 000 autos maison ont été vendues l’an passé, contre 90 000 en 2016. Évidemment, les lancements coup sur coup de la berline Giulia et du SUV Stelvio ne sont pas pour rien dans ce carton. Pourtant, l’affaire n’était pas gagnée d’avance, loin s’en faut. Débarquer avec deux nouveaux produits après un silence assourdissant de plusieurs années n’a rien d’évident. Mais, histoire de se rajouter quelques obstacles sur un chemin du succès déjà passablement encombré, Alfa a décidé de se hisser au niveau de la triplette Audi-Mercedes-BMW. Et vu le boulet de manque de fiabilité que se traîne la marque italienne depuis toujours, l’entrée au royaume du premium n’était pas garantie. Mais le pari est réussi. Et pourrait l’être encore plus en 2018, puisque le Stelvio n’a pas encore bénéficié d’une année pleine de commercialisation dans tous les pays où il est distribué. C’est le cas des États-Unis, pays symptomatique de la nouvelle réussite d’Alfa.

Alfa, le nouveau Bavarois ?

Fraîchement débarqué au pays de l’Oncle Sam en 2016, Alfa a écoulé plus de 12 000 modèles l’an passé sur sa nouvelle terre d’accueil. Évidemment, c’est une paille dans un pays ou se vendent bon an mal an 17 millions de voitures. Mais ce score est révélateur des arguments du Milanais nouveau. L’Alfiste américain n’existe pas. Aux États-Unis, aucun culte n’est voué à la marque, aucun tifosi ne regrette les moteurs boxer à plat, aucun fan ne vilipende le groupe Fiat qui aurait tué son blason fétiche. Débarrassés de leur histoire, et de leurs déboires européens, l’Alfa Giulia et depuis peu le Stelvio apparaissent aux Américains comme une alternative exotique. C'est le cas pour Steve, croisé dans une rue de Detroit, au cœur même de la capitale de la voiture US. Il s’est offert une Giulia parce qu’il cherchait « une voiture à conduire » et pas seulement une auto pour se déplacer. « Avant, je roulais en BMW. Mais elles sont devenues sages, sans goût, presque comme des autos de chez nous ». Alfa, le nouveau Bavarois ? C’est en tout cas cette conduite particulière qui a séduit les Américains qui veulent rouler autrement.

Même quand Alfa est en joie, son patron reste ronchon

Alfa Romeo Stelvio : le carton américain annoncé de 2018.

Il y a 30 ans, ils se précipitaient vers des Série 3 qui se comportaient vraiment comme des propulsions et leurs clients n’hésitaient pas, comble de snobisme, à opter pour des boîtes mécaniques au pays de la BVA. Ces mêmes clients, ou plutôt leurs enfants, s'achètent aujourd’hui des Giulia qui non seulement renouent avec le plaisir de conduire, mais leur procurent ce que BMW n’a jamais pu leur proposer : un goût de latinité. Du soleil, de la dolce vita, un morceau d’histoire et une auto qui donne le sourire lorsque l’on en prend le volant : c’est le package que s’offre le client américain qui craque pour une Giulia, et même un Stelvio qui démarre en fanfare, puisque le SUV n’est arrivé outre-Atlantique qu’en novembre dernier. C’est donc pied au plancher qu’Alfa US attaque l’année 2018 en se fixant un objectif de 20 000 unités écoulées d’ici le mois de décembre.

+62 % ? Pas suffisant

Tout devrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour la marque italienne. Sauf que non. Sauf que le patron n’est pas content. Les 120 000 Alfa vendues ne suffisent pas. Il en voulait 170 000. Pressé par ses créanciers (le groupe Fiat-Chrysler est très endetté), Sergio Marchionne leur avait fait des promesses. Avec le renouveau d’Alfa ? Vous allez voir ce que vous allez voir. Et d’avancer un business plan pour la marque milanaise à faire rougir un trader de Wall Street : 400 000 ventes à l’horizon 2019 pour le monde entier, et 150 000 pour les seuls États-Unis. Une promesse n’engage que ceux qui y croient, mais Sergio n’en démord pas. Alors, pour le boss, ce ne sont pas ses prévisions qui sont un tantinet surréalistes, mais les résultats d’Alfa qu’il juge décevants. Il est des déceptions, à coups de 62 % de hausse des ventes, que d’aucuns aimeraient beaucoup reprendre à leur compte.

 Maserati en mode survie

Reste que cette belle année qu’Alfa vient de vivre n’assombrit pas seulement l’humeur du patron du groupe. Elle contrarie aussi l’ensemble du staff de Maserati, l'autre filiale. Car rien ne va plus dans la très respectable maison de Modène. Ses deux unités de production tournent au ralenti et se sont même arrêtées totalement durant les vacances de Noël. Le coupé Granturismo est hors d’âge, les berlines Quattroporte et Ghibli sont essoufflées et le SUV Levante est boudé après un bon démarrage. La faute à un positionnement étrange ? Peut-être que la volonté affichée par Marchionne de faire baisser en gamme la marque au Trident, et, en parallèle, de faire grimper Alfa vers les sommets du premium n’est pas le plus judicieux qui soit. Les deux marques, sportives et latines, vont presque finir par se rejoindre, du moins dans la tête des consommateurs. Et ce parallèle sème la confusion. Une confusion d’où ne ressort, pour l’instant, qu’un gagnant : Alfa Romeo.

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